Mélissa Primeau
Ma pratique artistique est motivée par l’affirmation de soi : l’urgence de le faire pour les femmes qui n’ont pas eu le droit d’exister entièrement, malgré leur force de caractère. De par, toutes les petites ou grandes injonctions de prendre place. Je mets en cause, cette oppression sociale trop souvent invisible vis-à-vis le statut de femme dans nos sociétés et dans l’histoire qu’on traîne. Je m’engage par mon art, dans un processus de réparation de mon héritage, pour prouver mon existence et celles des femmes du passé. Rendre ma voix plus libre pour toutes celles qui l’auraient voulu.
Mes œuvres proposent des lieux picturaux immersifs en grand format ou l’interprétation lyrique de mon abstraction est le symbole d’un monde idéal libre et inclusif. En jouant avec les possibilités physiques inépuisables de la peinture, je cherche des mouvements qui engendrent un état d’esprit captif. J’instaure une sorte de danse, entre mon esprit et mon corps, le passé et le présent, pour peindre le paysage du transit qu’il y a entre moi et les femmes de mon héritage. Je peins des lieux de rencontre. Des safes spaces.
Née en 1992, dans une banlieue de la Montérégie, Mélissa Primeau s’exode à Montréal en 2011. Depuis elle vit et travaille dans la métropole. Issue d’un parcours multidisciplinaire toujours axé sur la création sensible, elle complète son baccalauréat en design de l'environnement à Uqam en 2016. Ensuite, elle accumulera les expériences de travail dans les ateliers de décors, de fabrication d’objets et conceptualisation. En 2019 elle entame un certificat en création littéraire à Uqam, pour se doter d’outils pour représenter sa pensée écrite dans sa pratique créatrice.
5 août 2022
Artiste émergente, Mélissa Primeau passe de Les encans de la quarantaine à L'Artothèque et expose à plusieurs autres endroits à Montréal. Le public pourra, d’ailleurs, admirer une murale qu’elle aura produite, dans Hochelaga, dans les semaines qui suivent.
Dans notre entretien, Mélissa nous parle de ses influences et démarche artistique. Primeau dévoile sa passion pour l’art et la peinture depuis son enfance, notamment par les femmes qui ont eu une répercussion dans sa pratique. D’où le rapport du textile dans sa jeunesse qui l’a mené à entamer un BAC en Design de mode au Design de l’environnement. Ses créations explorent donc la notion de l’espace de façon ludique. Mélissa a expérimenté, entre autres, les limites de la toile de coton qui revient dans la nature en la laissant parfois à l'extérieur et interagissant, du coup, avec les intempéries. Puis, tout récemment, le thème autour du rêve et le phénomène des phosphènes dans sa représentation vaporeuse.